Jean Gropper - Ebauche d'une Biographie (suite) La Réforme à Cologne - Une Tentative Echouée (part 1)

Publié le par Enguerrand

Il y avait longtemps une discussion dans la littérature spécialisée si Jean Gropper avait jamais invité son ami Martin Bucer à le venir voir à Cologne. Il est quand même tout à fait évident que Martin Bucer se fût rendu à Cologne vers la fin de l’an 1541. Et, de plus, il est certain que Martin Bucer fût venu voir son ami. Ainsi, Jean Gropper accueillit au fait Martin Bucer chez soi dans sa maison. En effet, c’était une soirée entre amis. Jean Gropper l’avait exprès convié à y dîner, pour discuter et pour échange d’avis avec ceux qui soutenait alors son combat pour la réforme catholique. Lors de ce dîner, les deux théologiens s’étaient retiré dans l’étude de Gropper pour une plus intensive discussion seul à seul. Là encore, leur amitié tenait. Malheureusement, il n’y a aucune source qui pourrait nous éclaircir le contenu de cet entretien. De quoi, ces deux grands théologiens auraient-ils pu s’entretenir ? De quoi, auraient-ils pu s’entendre. Après tout, tous les deux théologiens appartenaient à des partis ennemis bien que tous les deux fussent enclin à un compromis en faveur de l’unité du christianisme. Et, Jean Gropper voyait la grave nécessité d’y mettre fin aux nombreux abus. Mais, aurait-il vraiment pu croire que Martin Bucer était à côté de lui ? Croyait-il en effet que Bucer fût de son côté pour le combat ? Certains historiens croyaient que Jean Gropper se fût alors approché net des positions du protestantisme. Quoi qu’il en soit, il n’y pas du tout matière à supposer que Jean Gropper se fût pencher de ce côté. Néanmoins, c’était en mois de février 1542 que les deux se seront encore rencontré pour un autre entretien au sujet de la réforme incontournable de l’Eglise de Cologne. Et, encore, Jean Gropper se serait bien avisé d’y faire des concessions de quelle façon qu’elles fussent. Jean Gropper n’eût pas fléchi ni en ce que concerne le dogme catholique, ni aurait-il jamais cédé à l’égard de ses idées pour une vraie réforme telle qu’il les eût conçu. Il est constant que Gropper n’y eût jamais songé à autre chose qu’à une réforme au strict sens du dogme catholique. D’après les canons réformateurs rédigés par lui lors du Concile provincial et selon les projets réformateurs de son côté, son orthodoxie était une chose tout à fait incontestable. Mais, Jean Gropper n’était tout à fait pas au courant en ce qui concerne les vraies raisons pour de la présence de Martin Bucer à Bonn. Martin Bucer ne se fût point rendu à Cologne pour discuter de variés problèmes théologique. Moins encore, était-il là pour s’entendre à l’égard d’une réforme catholique dans l’archidiocèse Cologne ou pour évaluer les mesures à prendre pour abolir les ennuyants abus. Martin Bucer eût été venu pour y entamer sa propre réforme. Et, c’était en fait l’archevêque de Cologne, Hermann de Wied, lui même qui l’avait invité à entreprendre une telle tentative dans ses territoires ce qu’il avait bien su recelé devant son garde de sceaux.L’archevêque voulait tenir les brides de la réforme entre ses mains, sans dépendre d’un clergé dont il redoutait la puissance. Quand même, les intentions d’Hermann de Wied sont difficile à dévoiler, soit-il que l’archevêque cherchait à convertir son territoire ecclésiastique en principauté héritière en faveur de sa famille, soit-il qu’il voulait, de telle façon, accélérer les réformes. Quand même, Hermann de Wied confondait au fait la réforme catholique avec la réformation, la réformation protestante. Hermann de Wied croyait ses états rassemblés arrière soi à cet égard. A l’instar de beaucoup de princes protestantes Hermann de Wied les voulait indemniser pour la perte de leur influence au détriment de l’Eglise dont les biens, couvents et collèges il intentait à séculariser à son profit. Hermann de Wied voulait aiguiller son propre destin ainsi qu’il voulait gouverner la destinée de ses territoires sans avoir égard aux traditions ni aux dépositions légales ou aux obligations existantes. Mais, au fond, l’archevêque avait largement mésestimé la catholicité du clergé et des habitants de Cologne.

De cette manière, les bonnes relations de Gropper avec Martin Bucer furent bouleversées par cette machination. Enfin, quand l’archevêque a demandé à Bucer de prêcher l’évangile, c’est-à-dire d’y tenir un sermon évangélique au sens de la réformation, dans la collégiale de Bonn, Jean Gropper reconnaît le coup que les deux avaient monté. Cette demande doit être considérer devant l’arrière-plan d’un projet réformateur de la part des états de l’électorat de Cologne. Eux, ils voulaient une réforme pour introduire le protestantisme aux territoires de l’archevêque.  Ainsi, les états y avaient voté unanimement en faveur de quelques arrêts correspondants aux griefs à l’égard des abus dans l’Eglise par moyens desquels ils réclamaient franchement l’introduction de la prêche évangélique aux églises de l’électorat. Ces griefs furent peu après remis à l’archevêque. Enfin, le 1er septembre 1542 Hermann de Wied soumit par conséquent son propre projet réformateur au chapitre cathédral tout en anticipant toute autre décision possible du côté du parti réformateur autour de Jean Gropper qui avait depuis longtemps rassemblé le clergé de la ville de Cologne arrière lui. De cette façon, Hermann de Wied avait anéanti tous efforts de réformer l’Eglise d’un seul coup. Et, le coup avait porté. Après que Martin Bucer avait enfin prêché avec l’autorisation personnelle de la part de l’archevêque dans la collégiale de Bonn, Gropper n’aurait plus tardé de faire publier son propre projet pour une réforme au niveau de l’archidiocèse, à la fin du mois de décembre.

A la suite de ces évènements Gropper se fût définitivement détourné de Martin Bucer s’exprimant par ce rapport dans une lettre du 7 janvier 1543. Enfin, l’amitié des deux théologiens s’était rompu irréversiblement. Gropper dit : « Si tu m’aurais fait part de ta nomination et de ton ministère, je t’aurais prévenu à temps de la situation. Je souhaite que ta position serait de telle sorte qu’elle pût plaire au clergé et au peuple de Cologne. Puisque cela n’est point le cas, tu ne peut point t’en prendre à moi pour autant. C’est à mon grand déplaisir que tu ais enfreint certains canons. A présent, on a fait de net progrès quant à la prédication ainsi qu’on prêche maintenant d’une façon beaucoup plus pure qu’autrefois. J’ai, moi-même, écouté quelques sermons, notamment ceux du curé de St. Colomban et je n’y pouvait pas trouvé quelque chose de reprochable. Le peuple est tout dévoué à ses sermons et les gens portent toute leur révérence due envers ce curé. C’est moi aussi, à qui l’honneur du Christ et l’expansion de son royaume est une chose très chère à quoi mon cœur s’accroche, mais je ne veut point m’engager en faveur de l’affaire du Christ de sorte de la plutôt gêner au lieu de la soutenir. Je m’engage à la faire avancer pour qu’elle pût enfin vaincre partout. Il y faudra bien du zèle, mais selon la connaissance, l’entendement et la compréhension de chacun et chacune. Il y a des gens, ici, qui ne puissent guère vous supporter, vous luthériens, bien qu’il se penchassent nettement vers la réforme. Quelques uns s’emporteront et se vont mettre en colère pour empêcher l’affaire de la religion, mais je te commande de ne pas vouloir me soupçonner d’être aussi mondain de refuser d’accepter à prendre sur moi la croix du Seigneur, si ce soit de peur de craindre la souffrance et la mort. J’ai fait connaître au chancelier tes sentiments etc.1 »

Jean Gropper eût ramassé le gant. Dès lors, il se fût engagé dans l’épuisante lutte contre l’archevêque apostasié qui aura fini par être destitué de toutes ses fonctions et dignités. Mais, pour Gropper l'avenir était une réalité incertaine.

1 cf. G. Douven, Die Reformation in der Cölnischen Kirchenprovinz zur Zeit des Erzbischofs und Kurfürsten Hermann V., Graf zu Wied. Neuss, Köln, 1876, p 119.
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